En France, chaque année plus de 600.000 personnes se font opérer de la cataracte (selon l’inserm). Elle est devenue une opération de ‘routine’ pour les chirurgiens ophtalmologistes, et la première intervention chirurgicale oculaire pratiquée dans le monde.
Mais concrètement, la cataracte qu’est-ce que c’est ?
C’est tout simplement un vieillissement du cristallin, physiologique, la cataracte apparaît avec l’âge. Le cristallin (lentille translucide de l'œil, qui permet de par son élasticité, d’accommoder et de faire varier la netteté en fonction des distances) va perdre en tonicité, en élasticité et en transparence.
Ce sont surtout les opacités et le manque de transparence qui vont créer une gêne visuelle. En effet cela va engendrer une baisse des contrastes, une baisse de luminosité et donc une baisse de l’acuité visuelle.
Quels sont les types de cataracte ?
Le cristallin peut être assimilé à un oignon, il se compose de plusieurs couches étant les unes sur les autres et protégeant un noyau. Concernant les cataractes physiologiques, elles apparaissent généralement après 65 ans passés. Il en existe plusieurs types, elles peuvent être centrales ou périphériques. Les deux sont très pénalisantes. In fine, sans intervention, ce sont toutes les zones qui vont s’opacifier.
Cataracte nucléaire : comme son nom l’indique, elle touche le noyau du cristallin donc la vision centrale, elle sera pénalisante surtout en vision diurne et lors de tâches au près.
Cataracte corticale : elle impacte le cortex, elle va donc créer une gêne en vision périphérique surtout en vision nocturne, elle provoquera un effet de ‘halos’.
Cataracte sous capsulaire : elle concerne la capsule postérieure du cristallin, elle aura un impacte sur les visions nocturne comme diurne, avec la cataracte nucléaire ce sont les plus pénalisantes.
Cataracte congénitale : c’est une cataracte déjà présente à la naissance, elle sera opérée au plus vite afin d’éviter un déséquilibre entre les deux yeux.
Cataracte toxique : elle est causée par la prise de certains médicaments (corticoïdes par exemple).
Cataracte traumatique : elle est liée à un traumatisme au niveau du globe oculaire ou de la boîte crânienne.
Cataracte pathologique : elle fait partie des symptômes d’une maladie générale (diabète par exemple)
Quand se faire opérer ?
Selon la loi, l’opération ne peut se pratiquer avant un certain degré bien défini du niveau de la perte des capacités visuelles. En effet l’acuité visuelle (capacité d’un œil à discerner un détail fin) ne doit pas dépasser les 7/10ème avant de pouvoir envisager l’intervention chirurgicale.
L’intervention se déroule en ambulatoire et la plupart du temps sous anesthésie locale. Elle consiste à pratiquer une incision par laser très précis (laser femtoseconde), retirer le cristallin par phaco-émulsification (ondes destructrices) pour le remplacer par un cristallin artificiel (un implant). Les deux yeux ne sont jamais opérés en même temps, il faudra attendre un minimum de 15 jours entre les deux interventions.
L’implant cristallinien est préalablement calculé par le chirurgien via des examens préopératoires. Il en existe pour toutes puissances, unifocales et même progressives (vision de loin et de près dans le même implant). Il est donc possible de compenser chaque emmétropie que ce soit myopie, hypermétropie, astigmatisme et même la presbytie.
Et après l'opération ?
Après l’opération, il y a un éblouissement, du fait de retrouver la transparence par l’implant posé. La première semaine post-opératoire, des collyres antibiotiques et anti-inflammatoires sont prescrits afin de limiter les risques d’infections. Une coque de protection oculaire peut également être prescrite surtout pour dormir, afin de ne pas appuyer sur le globe oculaire durant le sommeil ou ne pas se frotter l'œil.
En fonction de l’implant choisi, la vision de près peut être floue si l’implant est unifocal et décerné à la vision de loin. Dans ce cas, en attendant de faire les lunettes définitives, il est possible de s’équiper de petites lunettes loupes qui permettront de patienter un mois en attendant la prescription de la correction finale par le chirurgien ophtalmologue.
S’il reste une correction résiduelle, il faudra attendre un mois après la dernière opération avant de pouvoir commander des lunettes, car la cicatrisation met un certain temps à se faire et l’implant peut encore créer des variations de vision avant d’être totalement stable.
Qu'est ce que la cataracte Secondaire ?
Dans les 2 à 3 ans suivant l'opération, il n'est pas rare de développer une cataracte dite secondaire. Il s'agit d'une opacification de l'implant cette fois-ci. Les symptômes sont les mêmes qu'une cataracte classique (perte de transparence, photophobie, baisse de vision...). Dans ce cas, le chirurgien ophtalmologiste intervient de manière très rapide. En effet, une séance de laser suffit, pratiquée directement dans le cabinet du médecin, elle peut durer entre 15 et 30 minutes. Avant d'intervenir, le médecin instille plusieurs collyres dont un anesthésiant et un dilatateur de pupille.
Emy Cattin
Opticienne-Optométriste
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